dimanche 14 octobre 2018

2012 La Dominique - Sainte-Lucie

Dimanche 18 mars 2012

Pierre et Sylvie, chez qui nous avons passé la nuit,  nous emmènent à l’aéroport d’Orly pour 11h30.
Décollage à 13h25 pour les Antilles, dans un Boeing d’Air France.  Arrivée  à Fort-de-France, en Martinique, à 17h20 (heure locale) après huit heures de vol et cinq heures de décalage horaire.

Découverte par Christophe Colomb lors de son quatrième voyage en 1502, l’île est colonisée par la France à partir de 1635 et devient colonie de la Couronne  en 1763. La Martinique est un département d’outre-mer depuis le 19 mars 1946 au sein de la République française. Elle est également une région ultrapériphérique de l’Union européenne.

A la sortie de l’aéroport international Aimé Césaire, la température extérieure est de 29°. Impression curieuse d’être sous les tropiques et en même temps en France.
Nous prenons un taxi jusqu’au Centre International de Séjour, situé au Z'Abricots Etang, à la périphérie de Fort de France, où j’avais réservé une chambre. Nous nous installons dans la pièce climatisée. La nuit tombe vite sous les tropiques. Nous mangerons sur place, au restaurant du centre : ti’ punch et plat créole. Et nous rejoindrons rapidement notre chambre.

Lundi 19 mars 2012

Au matin, nous prenons le petit déjeuner sur place. Notre but n’étant pas de visiter la Martinique, nous nous dirigeons avec nos valises vers un arrêt de bus où palabrent des Antillaises. Dans le bus, tout le monde cherche à nous aider  en nous indiquant la station où descendre pour rejoindre le terminal de l’Express des Îles.
C’est la compagnie maritime qui dessert les îles et qui bourlingue entre Sainte-Lucie, la Martinique, la Dominique et la Guadeloupe. Nous enregistrons les bagages et attendons l’heure du départ.
12h20 : nous embarquons sur un ferry. Le drapeau français flotte sur le fort Saint-Louis qui domine le port.
14h15 : le bateau arrive au port de Roseau, dans l’île de la DOMINIQUE.

Le dimanche 3 novembre 1493, lors de son deuxième voyage aux Amériques, Christophe Colomb longe les rivages de l’île qu'il appelle ainsi Domingo.
Ile montagneuse des Iles Sous-le-Vent, entre la Martinique et la Guadeloupe, âprement disputée entre la France et la Grande-Bretagne durant deux siècles, la Dominique devient une colonie britannique en 1763 et accède à l’autonomie en 1967. Le Commonwealth de la Dominique acquiert son indépendance le 3 novembre 1978.  C’est une république parlementaire, membre du Commonwealth.

Au débarquement, des douaniers s’introduisent dans la file d’attente des contrôles de passeports, avec des chiens renifleurs, à la recherche de drogue.
Un loueur de voiture nous attend à la sortie du port, pour la prise en charge d’un 4x4 que j’avais réservé depuis la France. Pendant le trajet qui nous mène à son agence pour remplir les papiers, nous remarquons de suite la baisse de niveau de vie par rapport à la Martinique. De plus il va me falloir m’adapter en même temps à l’embrayage automatique, à la conduite à gauche, à l’étroitesse des rues de Roseau et à la profondeur dangereuse des caniveaux. Un peu scabreux !

Dès la sortie de la ville, nous sommes frappés par la splendeur et l’exubérance de la végétation tropicale. D’origine volcanique, l’île de la Dominique est recouverte par une épaisse forêt tropicale et traversée par un axe montagneux nord-sud découpé par d’importantes ravines, avec un relief très accidenté. C’est une des îles les plus sauvages des Antilles.
Nous roulons jusqu’à Cocoa Cottage, une « guesthouse » réservée depuis la France, près du village de Trafalgar, au cœur de la vallée de Roseau. Cocoa Cottages est un eco-lodge situé à une altitude de 800 m dans une végétation  luxuriante. Les chambres d’hôtes sont des bungalows en bois et bambou intégrés dans la nature.





Nous nous installons dans notre case. Pas de vitres aux fenêtres, mais des volets en lattes à claire-voie, une salle d’eau attenante et une moustiquaire au-dessus du lit. 


Des colibris à tête bleue, endémiques de la Martinique et la Dominique, virevoltent, avides des nombreuses fleurs à nectar.

Vers 19h, alors que la nuit est tombée, nous allons manger au restaurant Papillote, à quelques kilomètres de là, dans la forêt, perché sur le versant d’un morne verdoyant. La salle de restaurant s’ouvre sur un beau jardin tropical. Au menu : acras et crevettes de style créole.
Comme nous avons omis d’effectuer du change à notre arrivée dans l’île, il nous est possible de payer en euros. Mais la facture est élevée ! Nous apprendrons par la suite qu’il s’agit d’un restaurant parmi les plus chers !
Nous roulons de nuit pour rentrer à Cocoa Cottage. La forêt tropicale est bruyante : toute la nuit, crapauds et grenouilles chantent à tue-tête, parmi le concert des insectes (grillons et sauterelles).

Mardi 20 mars 2012

Sous la véranda de la guesthouse, nous prenons un petit déjeuner copieux préparé par notre hôtesse : fruits frais de l'île (goyaves, mangues, papayes), oeufs brouillés, pain frais, confitures maison, café ou thé. 
Par la suite, nous prenons la voiture pour descendre jusqu’à ROSEAU, la capitale.
Roseau est une des plus petites villes de la Caraïbe (à peu près 15 000 habitants). Elle est entourée par la mer des Caraïbes et le fleuve Roseau River. La ville fut construite sur l'emplacement de l'ancien village Sairi des Indiens Kalinagos.
Tout d’abord, il nous faut passer dans une banque pour changer de l’argent liquide. La monnaie locale est le dollar des Caraïbes orientales. C’est une monnaie commune à six pays des Caraïbes (Antigua-et-Barbuda, la Dominique, Grenade, Saint-Christophe-et-Niévès, Sainte-Lucie, Saint-Vincent-et-Grenadines) et deux colonies britanniques (Anguilla, Montserrat).
Nous commençons notre visite par le jardin botanique : vaste parc avec des étangs, une fontaine, et jusqu’à 500 espèces d’arbres et arbustes exotiques divers. 


Photos de boulets de canon (Couroupita guianensis) et d’étranges grosses pommes qui ressemblent à un visage qui fume!


Deux arbres s’imposent aux regards. Un somptueux ficus banian s’élève au-dessus d’un écheveau de racines aériennes.


En face, souvenir du terrible ouragan David de 1979, la repousse bien vivace d’un baobab écrase de son gigantisme un bus scolaire jaune complètement aplati.


Nous dirigeons maintenant nos pas vers le front de mer, sur le boulevard Dame Eugenia Charles qui longe le port où sont amarrés de grands paquebots de croisière. Ainsi que lors de tous nos voyages, nous passons à la poste acheter des timbres pour Serge. On déambule ensuite dans la galerie couverte du Vieux Marché. C’est ici que les esclaves étaient vendus aux enchères et que se déroulaient les exécutions. Au centre, un petit monument de fonte rouge vif commémore ces tragédies.


Après l'abolition de l'esclavage à la Dominique en 1838, l'île devint la première (et la seule) colonie britannique à avoir un gouvernement local dirigé par des noirs au XIXe siècle.
Marché de souvenirs et d’artisanat, la place entre en effervescence dès que débarquent les croisiéristes.
Puis nous nous baladons dans les rues du vieux centre. Independence Street en est l’axe principal. La ville est bâtie selon une architecture coloniale classique dans les Antilles, une sorte de grille plus où moins régulière, avec des rues qui se croisent à angle droit. Elle a le charme désuet des vieilles villes coloniales, avec ses maisons de bois, ses fenêtres à jalousies et ses balcons suspendus.



Nous cherchons un restaurant. Ceux qui nous sont indiqués dans notre guide sont fermés ou n’existent plus ! Nous en dégotons un petit, non loin du front de mer. Un repas simple de poisson, avec une Kubuli, la bière de la Dominique (qui reprend une partie du premier nom de l’île : Waituku-buli). L'île est pauvre, les restaurants peu nombreux et la nourriture simple. Poulet et poisson sont la base de tout repas qui se respecte.
L’après-midi, nous nous rendons à la cathédrale, qui date de la fin du XIXe siècle. Ses trois travées imposantes peinent à contenir la foule des fidèles lors des services. Nous visitons également le musée de la Dominique qui présente l’histoire géologique et culturelle de l’île. Petit musée agréable au charme suranné.

Nous quittons la ville pour emprunter la route côtière qui longe la mer des Caraïbes vers le sud de l’île.  On fait un arrêt à Soufrière, village situé sur la crête d’un volcan englouti. 


Sur la plage, les poules s’affairent entre les barques, les filets et les nasses des pêcheurs. Des sources d’eau chaude se mélangent à l’eau de mer. Son église parée de rouge sombre comporte des fresques naïves et colorées de pêcheurs et de danseurs de « bèlè ». 



Scotts Head au sud de l'île est un village de pêcheurs blanc et pimpant.


C’est là qu’océan Atlantique et mer des Caraïbes se rencontrent. Un isthme sépare la péninsule de l'extrémité méridionale de l'île. Nous buvons un pot dans un bar en bois face à la mer au bord de la réserve marine protégée. Le site offre des paysages sous-marins exceptionnels, parmi les plus spectaculaires des Antilles. A la surface, nous observons des pélicans bruns (Pelecanus occidentalis) et le balai des frégates superbes (Fregata magnificens) qui chassent en guettant les bancs de poissons volants.  



Nous passons aux sources sulfureuses « Sulphur springs ». L’odeur de soufre nous amène à des bassins aménagés en petites piscines où dominent soufre, calcium et sodium. 


On y rencontre quelques personnes qui s’y baignent. Les bougainvillées égayent le paysage.


Routes défoncées, nids de poule… Au retour, vers 16h30, un pneu éclate. Galère en perspective : impossible de retirer la roue de secours fixée par une clef de sécurité !
C’est là que nous nous rendons compte que la solidarité des Dominiquais n’est pas un vain mot. De nombreux automobilistes freinent pour nous proposer leur aide. Un minibus délaisse tous ses passagers pour essayer de nous aider. Une femme s’arrête ; elle est guide et parle anglais, mais aussi français et créole.
Si la plupart des lieux ont une consonance française, rares sont les Dominiquais qui parlent autre chose que l’anglais, langue officielle, et un créole proche de celui des Antilles françaises.
Elle va rester avec nous jusqu’à ce que nous soyons secourus. Elle est bientôt rejointe par un policier en civil qui rentre chez lui. En un temps, trois mouvements, tout est réglé par téléphone portable. Un copain du policier arrive en moto, débloque la roue de secours. La nuit des tropiques tombe... 


Nous pouvons repartir à 18h30.
Là, on se rend compte qu’il est dangereux de rouler de nuit : la conduite à gauche, l’état des routes, la signalisation incertaine, les piétons qui surgissent…
On atteint Roseau. La nuit, la ville prend des allures de repaire de corsaires. Les rues défoncées, hantées de fils électriques partout apparents, sont éclairées par de rares réverbères. On recherche un restaurant qui soit ouvert. Nous en trouvons un, au premier étage d’un immeuble, et nous mangeons sur une terrasse qui donne sur la rue.
Nous sommes de retour à la guesthouse vers 20h45.

Mercredi 21 mars 2012

Au matin, c’est Joan, une sympathique Antillaise au caractère bien trempé, qui nous sert le petit déjeuner. Nous réservons deux repas pour ce soir. Le loueur de voiture nous amène au cottage une nouvelle roue qu’il va remplacer.

Aujourd’hui, nous traversons l’île d’ouest en est jusqu’à la côte atlantique, passant par le parc national du Morne Trois Pitons, classé au patrimoine mondial de l’Unesco pour la richesse de sa biodiversité. C’est une succession de montagnes recouvertes de forêts tropicales.
Sur les panneaux routiers, les distances sont indiquées en miles.
A partir de Pont Cassé, on descend sur Rosalie. Vue époustouflante sur l’océan Atlantique et ses plages de sable noir. On se dirige vers le village de Grand Fond, avec l’intention de gagner les chutes « Dernier Falls ». Des jeunes se proposent de nous y guider. Nous préférons nous y rendre seuls et entamons une promenade à pied dans la nature. Bien vite, on se rend compte que l’on n’y arrivera pas, en petites chaussures, vu l’état boueux du sentier. On rebrousse chemin. Surprise de rencontrer dans la végétation des crabes terrestres touloulou, alors que l’on est assez loin de la mangrove.
Retour par la route côtière. On longe des plantations de bois d’Inde, d’où l’on extrait huiles essentielles et « bay rum », et des bananeraies. Les régimes de bananes, destinés à l’exportation vers la Grande-Bretagne, sont enveloppés de plastique bleu pour les protéger des parasites.


La route tortueuse traverse des villages accrochés aux flancs de la montagne, dominant la côte déchiquetée de l’océan.
Dans l’après-midi, comme l’on n’a pas encore mangé, on fait halte à un stand en bord de route où grillent des cuisses de poulet au barbecue à l’occasion d’un rassemblement de jeunes. Alors que je bois une bière kubuli pour accompagner la viande, un jeune me propose un joint !
La route sinueuse se poursuit jusqu’au sud puis s’enfonce à l’intérieur des terres pour rejoindre la côte ouest à Roseau.
De là, nous montons jusqu’au Fresh Water Lake, au bout d’un chemin en pierre de 4 km à partir de Laudat. Situé à 1000 mètres d’altitude, c’est le plus grand lac de la Dominique installé dans un ancien cratère. A cette altitude, la température est agréable. Nous effectuons une balade à pied sur les bords du lac par un chemin en escalier, caladé par des troncs d’arbre de gommier blanc


Nous atteignons une plate-forme d’où l’on a un point de vue magnifique sur le lac.



Sur le chemin, on observe un lézard (non identifié) et des inflorescences de cocotiers.


Au retour, nous nous dirigeons vers les Trafalgar Falls. La route s’arrête sur un parking un peu au-dessus du restaurant Papillote et un chemin en escalier y conduit en quelques minutes. Le site est constitué de deux chutes monumentales, le Père et la Mère.


En crapahutant entre les gros rochers, je m’approche d’un bassin au pied de la Mère où se baignent quelques touristes étrangers. C’est un lieu à éviter absolument lorsque débarquent les croisiéristes. La baraque de souvenirs sur le parking est là pour eux…
« L’île aux 365 rivières », comme aiment le dire les Dominiquais, est érodée par plus de 200 rivières s’écoulant des mornes.
Le soir, on mange à la guesthouse avec d’autres hôtes, notamment un couple de Français. Le repas préparé par Joan est servi par la patronne dans une ambiance conviviale sous la véranda.

Jeudi 22 mars 2012


Nous rassemblons nos bagages.

Dans la propriété, poussent cacaoyers et arbres à cannelle.


Les fruits du cacaoyer, les cabosses, sèchent à terre dans des cagettes. La patronne, une Israélienne qui vit à la Dominique depuis de nombreuses années, nous fait visiter sa chocolaterie artisanale. Les cabosses, contiennent de nombreuses graines qui, après fermentation et torréfaction, sont utilisées pour la fabrication du cacao et du chocolat. Nous lui achetons quelques feuilles de chocolat (à consommer rapidement, vu la chaleur) et des boules de chocolat pur que nous ramènerons dans les bagages.
On va saluer Joan et nous quittons Cocoa Cottage. Nous empruntons la route du littoral qui longe vers le nord la mer des Caraïbes. Cette côte est la plus chaude et la plus sèche de l’île, moins sauvage que le rivage atlantique. C’est ici que pousse de février à juin la fleur nationale, Bwa Kwaib (Sabinea carinalis), un petit arbuste aux fleurs pourpres.
Sur le trajet, on trouve quelques plages de sable noir volcanique. On longe la forêt tropicale Syndicate qui est l’un des principaux habitats du perroquet Sisserou, en voie d’extinction, emblème de la Dominique qui figure sur le drapeau national de l’île.
Les distances sont courtes (longueur et largeur de l’île : 45 km sur 25). Au fond de la baie Prince Rupert, où sont amarrés des cargos qui finissent de rouiller, on atteint Portsmouth, la deuxième ville de la Dominique et la plus américanisée. Les touristes des grands hôtels, des yachts et bateaux de croisière y côtoient les étudiants américains de la Ross Medicine University installée dans la banlieue sud de la ville. Mais l’île reste à l'écart du tourisme de masse. Ses habitants sont si écolos et si partisans du développement durable qu'on a attribué à l'île, en 2005, le «Green Globe 21», un label international qui récompense les intervenants en tourisme ayant opté pour une démarche d'amélioration de la gestion environnementale et sociale de leurs activités.
Et c’est vrai que l’île est très propre, comparée à certains pays européens.
Au nord de l’agglomération, nous avons une belle vue sur la baie. 


On découvre dans la végétation un lézard améive de la Dominique (Ameiva fuscata), une espèce endémique que Viviane photographie.


Aux abords d’une rue aux cases colorées, à Lagon, on mange au bord de la mer dans un sympathique bar de plage, chez « Big Papa’s » : punch et « fish and chips ». Un rasta fait les cent pas sur la plage pendant que des touristes font des navettes en canot vers les yachts amarrés dans la baie.



 Après quoi, nous nous baladons à pied dans les rues de Portsmouth.


Dans l’après-midi, nous gagnons par un chemin défoncé (4x4 indispensable !) une guesthouse en pleine forêt, Brandy Manor. Derrière la ferme équestre, nous nous installons dans un charmant bungalow en bois, au bord d’une rivière. L’électricité est fournie par un générateur qui fonctionne quelques heures dans la soirée.


Nous retournons en ville puis nous allons nous promener à pied dans le Cabrits National Park. Le « pass écotourisme » est nécessaire pour pénétrer dans chaque site naturel. Il se paye à la journée ou à la semaine.
Situé sur une péninsule au nord de la baie, le parc est un lieu d’observation des baleines, nombreuses dans les eaux de la Dominique.
L’île de la Dominique fait partie des meilleurs endroits des Caraïbes et du monde pour l’observation des baleines et des dauphins. Ce sont les seules eaux au monde où l’on peut observer tout au long de l’année des baleines. Les fonds marins de la Dominique s’enfoncent à près de 450 m de profondeur et les eaux sont très calmes. Cela fait de la Dominique un des lieux de vie les plus appréciés et recherchés des cétacés et en particulier des cachalots. 22 espèces différentes de baleines et de dauphins sont observables dans les eaux de la Dominique : baleines à bosse, bleues, blanches, grises… C’est entre novembre et mars que les chances de voir des baleines sont les plus élevées. En effet c’est la période à laquelle les femelles  mettent au monde leurs petits. C’est un moment privilégié pour les observer. Les eaux calmes permettent aux mamans de bien nourrir leurs petits afin de les préparer pour aller vers des eaux plus froides.

On chemine dans la végétation. On remarque dans la forêt un arbre au port majestueux et aux contreforts épineux, le fromager (Ceiba pentandra) ; aussi des nids de termites arboricoles qui construisent leur nid aérien dans les arbres. 
Le fort Shirley est une ancienne garnison anglaise bâtie au XVIIIe siècle à partir de roches volcaniques et qui abritait à l’époque quelques 600 soldats. Aujourd’hui encore, de nombreux canons en témoignent. Certaines parties du fort ont été partiellement reconstruites, d’autres en ruine sont envahies par la jungle. Le site offre un magnifique panorama sur la baie Prince Rupert.

Au retour à Portsmouth, nous allons boire un punch au Big Papa’s.
Nous passons devant l’embouchure de l’Indian river, luxuriante mangrove appelée ainsi car il y a bien longtemps les Indiens Caraïbes vivaient sur ses berges et l’utilisaient comme accès à la mer.
Nous rentrons à Brandy Manor. Les sanitaires et la douche sont situés dans la maison des hôtes. Mais, pour tout le monde, la baignoire, c’est principalement la rivière derrière la case. Nous y prenons un bain rafraîchissant. A 19h, nous mangeons à la guesthouse, sous la véranda de la maison principale, servis par la patronne, une Anglaise qui a épousé un Antillais de Sainte-Lucie.
Nous rentrons nous coucher. Ici, il n’y a pas de moustiquaire. Un lézard en chasse se dessine en contrejour entre les planches à claire-voie…  

Vendredi 23 mars 2012

Pas eu de problème de moustiques…


On prend le petit déjeuner sous la véranda. On observe le manège d’un oiseau noir à la gorge rouge qui vient piquer des miettes de pain sur la table. Il s’agit du petit bouvreuil antillais, ou sporophile rougegorge (Loxigilla noctis).
Ce matin, nous effectuons un trajet dans la péninsule nord de l’île. On croise beaucoup de paysans qui, machette à la main, vont travailler dans les plantations de canne à sucre et les bananeraies. Sur les flancs du volcan Morne au Diable, un chemin mène aux Cold Sulphur Springs, un site étonnant où l’activité volcanique fait bouillonner de l’eau froide très minéralisée. Ce site exceptionnel est situé dans un immense cratère qui est aujourd’hui recouvert d’herbes, de fougères, de plantations de tubercules et d’ignames.







On rejoint la côte atlantique, splendide, sauvage et déchiquetée qui laisse assez peu de place pour la baignade. Les lames de l’Atlantique sont imprévisibles. Mais on ne vient pas à la Dominique pour se baigner !



Nous retournons pour midi à Portsmouth. Nous mangeons au Big Papa’s.
L’après-midi, à nouveau sur la côte atlantique, nous roulons jusqu’à Bense. Nous faisons une promenade à pied d’une heure aller-retour dans la forêt jusqu’à Chaudière Pool, une vasque dans une rivière. C’est une piscine naturelle alimentée par une chute, très appréciée des Dominiquais pour le pique-nique du dimanche.


La température est agréable, tempérée par la végétation touffue. On y remarque à nouveau un nid aérien de termites. La descente est rude, la montée tout autant, qui laisse Viviane quelque peu essoufflée.


De retour à Portsmouth, nous nous désaltérons avec un punch au Big Papa’s puis nous rentrons à la guesthouse. Le bain dans la rivière est le bienvenu.
Le soir, nous dînons sur place. Notre hôtesse nous a préparé un repas créole. Du poulet avec un accompagnement de légumes locaux (bananes plantain, ignames, dasheen, patates douces). Un peu sec tout ça ! Par contre, le dessert est un pudding anglais tiède !
                                                                  
Samedi 24 mars 2012

Peu sauvage, le petit bouvreuil antillais revient picorer des miettes de pain… Occasion de le prendre en photo.


Nous quittons la guesthouse à 9h. Nous roulons vers la côte atlantique (Calibishie – Marigot…). Vues somptueuses sur l’océan.



Nous découvrons quelques plages : arrêt à l’une d’entre elles pour se promener sur le sable noir et barboter les pieds dans l’eau.


Retour par l’intérieur de l’île, traversant la Central Forest Reserve. On aperçoit régulièrement des affiches pour la sauvegarde du « mountain chiken » (poulet de montagne), un crapaud qui fut longtemps le plat national. Décimé par une maladie dans les années 1980, et désormais protégé, le goûteux crapaud a déserté, officiellement, l’ordinaire des repas de famille et les cartes de restaurant.
Nous mangeons à midi dans une gargote au bord de la mer à l’entrée de Roseau. Musique antillaise à tue-tête…

L’après-midi, nous nous rendons  dans une guesthouse eco-lodge que nous avions réservée, à l’intérieur de l’île près de Bells : Zen Garden. Nous nous installons dans une case en bambou au milieu d’un jardin tropical au bord d’un ruisseau. Un endroit idyllique !





A 16h, nous repartons pour nous rendre dans le territoire des Indiens caraïbes.
L’île avait été initialement peuplée par des Indiens arawaks, puis par des Caraïbes.
Les Indiens caraïbes doivent leur vie aux reliefs escarpés de la Dominique, ses forêts denses et sauvages. Venus du nord du Venezuela, ils s'étaient installés sur l'île bien avant que Christophe Colomb ne la découvre. Mais c'est ici seulement, cachés dans la nature, qu'ils ont échappé à l'extermination. En 1903, la Couronne britannique leur concéda quelques terres en propriété. Aujourd'hui, leurs 3 000 descendants, derniers héritiers de ces peuples précolombiens, vivent pour la plupart dans l'Indian Carib Reserve (1 480 hectares), autour de la petite ville de Salybia, au nord-est de l'île. Malgré les métissages, ils revendiquent leur identité.
Nous parcourons le territoire indien et nous faisons halte dans une échoppe de bord de route. 


Nous achetons quelques objets d’artisanat (entre autres un masque indien), nous faisant plaisir tout en aidant un peuple qui se bat pour survivre. Par la suite, nous visitons le village modèle de Kalinago Barana Auté, un village reconstitué. Une jeune fille nous sert de guide. On y trouve un grand carbet avec un toit de vétiver. Des huttes donnent une dimension historique à ce village.



Le long de la rivière aux écrevisses  (en fait, des crevettes d’eau douce), près de la chute d’eau, on s’imagine à l’époque des Indiens, avec des points de vue grandioses sur l’océan Atlantique rugissant au pied des falaises vertigineuses…

Nous rentrons à Zen Garden pour 18h30. A la nuit, nous montons avec une lampe de poche à travers les petites allées du jardin pour rejoindre la terrasse d’un bungalow où notre hôtesse nous a préparé un repas. Elle aussi est anglaise. Ses quatre chiens (Miss Péguy et trois mâles) sont allongés à nos pieds sur les planches de la véranda. Nous rentrons nous coucher. Bientôt la pluie crépite sur le toit ; alors commence le concert des  batraciens…

Dimanche 25 mars 2012

Toilettes et douche froide sont situées dans un cabanon proche de la case. Dommage que nous n’ayons réservé qu’une nuit dans ce petit paradis ! Nous montons prendre le petit déjeuner avant de quitter les lieux.

Nous avons prévu large, car la route est en travaux. Rejoignant Pont Cassé, nous descendons à Roseau par la sinueuse « Imperial Road », une des routes principales qui traversent l’île. Nous restituons le véhicule à l’agence, où bien sûr nous devons payer la réparation du pneu éclaté mardi. A 10h, au terminal de l’Express des Îles, on salue la femme-guide qui nous avait secourus, alors qu’elle ramène au port un groupe de touristes.

Fouille des bagages à la douane. On annonce à Viviane que les cailloux qu’elle a emportés dans son bagage à main ne peuvent pas quitter le pays. Tant pis, pas de cailloux ! Je pense que cette règle étonnamment stricte doit être destinée à empêcher le pillage des richesses naturelles, notamment les coraux.
Nous embarquons à 12h55. Le bateau fait escale en Martinique. Une heure d'arrêt à Fort-de-France, le temps de débarquer et d'embarquer des passagers, puis on reprend le large.
Pendant le trajet, le commandant de bord nous signale une baleine. Il va même arrêter le navire pour nous permettre de l’admirer ! Spectacle inoubliable… Elle saute hors de l’eau, plonge, remonte, pendant cinq bonnes minutes. Puis elle se rapproche du ferry, le côtoyant pendant quelques temps. La vitre est trop sale pour la photographier. De quelle espèce est-elle ? Je ne sais, mais elle est magnifique !
Le commandant nous informe qu’il faut quand même continuer !
C’est alors que nous arrivons vers 17h à  SAINTE-LUCIE.

Objet de nombreux conflits entre la France et la Grande-Bretagne, colonie britannique depuis 1814, l’île devient un état associé au Royaume-Uni en 1967. Elle acquiert son indépendance le 22 février 1979Sainte-Lucie est une monarchie constitutionnelle parlementaire, membre du Commonwealth, et reconnaissant la reine Elisabeth II comme chef de l’Etat.

Beaucoup de zèle de la part des douaniers pour les formalités d’entrée, fouille approfondie des bagages. Nous n’avons pas à changer d’argent : Sainte-Lucie possède la même monnaie que la Dominique, le dollar des Caraïbes de l’Est. On y parle aussi l’anglais et un créole proche de celui de la Martinique.
Nous arrivons sous la pluie, dense et violente mais brève.
A la sortie du port, quelqu’un nous attend pour nous emmener jusqu’à l’hôtel Alizé Inn que j’avais réservé à l’avance, à Gros Islet. Moins de charme que nos hébergements de la Dominique, mais climatisation dans les chambres.
Lorsque Viviane ouvre sa valise, d’autres pierres et cailloux qu’elle avait ramassés ont disparu, discrètement. Les douaniers de la Dominique ont été très scrupuleux !
Ce n’était pas prévu, mais nous pouvons manger sur place. La patronne de l’hôtel nous prépare quelques salades.
Quand la nuit tombe, le cri lancinant et régulier d’un crapaud résonne dans la cour intérieure...

Lundi 26 mars 2012

Au matin, nous allons nous promener dans les rues de Gros Islet, un bourg de pêcheurs sympathique qui a gardé son authenticité. 



Les pêcheurs y vendent le poisson du jour au son d’une conque marine. Par contre, le village se réveille tous les vendredis soirs pour le « Jump Up » : des enceintes crachent leurs décibels dans les rues et on y danse jusqu’à point d’heure… Sainte-Lucie est réputée pour sa vie nocturne. Les Martiniquais s’y précipitent le vendredi soir pour la « soca » et les street parties…

Une belle balade à pied sur la plage nous conduit au parc national historique de Pigeon Island.


Pour l’atteindre, il faut longer une enfilade d’hôtels où se prélassent dans leurs transats des touristes nord-américains. On passe le plus rapidement possible !
Aujourd’hui, Pigeon Island est rattaché à Sainte Lucie par une digue bordée de sable. L'île a été déclarée parc national par le gouvernement de Sainte Lucie en 1979.


Les Anglais ont bâti une base sur Gros Islet Bay, appelée Fort Charlotte, fortifiant ainsi Pigeon Island. De là, ils pouvaient surveiller la flotte française de Martinique, ce qui leur permit de gagner la bataille contre les Français en 1782.
On parcourt les ruines du fort. Un point de vue est aménagé sur les deux anciennes batteries de canon : on voit loin, vers le sud comme vers la Martinique.


Des tourterelles à queue carrée (une espèce antillaise) sont présentes sur tout le site.


En redescendant, nous allons boire un punch au restaurant situé sous les ruines.


Au retour, sous une allée de flamboyants, nous ramassons une grande gousse séchée tombée d’un de ces beaux arbres.
On rentre à pied au village par la route. On déjeune dans un petit resto à Gros Islet. J’arrose le repas avec une Piton, la bière locale. La gastronomie n’est pas vraiment le point fort de Sainte-Lucie. En raison de sa faible superficie et du nombre de visiteurs, la plupart des aliments sont malheureusement importés. Et le nombre de touristes américains a vite fait de mettre au pas la gastronomie de l’île : on y trouve de plus en plus de burgers, de frites et de pizzas. Pourtant certains restaurateurs perpétuent une cuisine locale de qualité en sélectionnant vraiment les produits qu’ils proposent.

Dans l’après-midi, nous prenons un minibus pour nous rendre à Castries. C’est le moyen de transport quotidien des Saint-Luciens. Nombreux et pratiques, les minibus sillonnent toute l’île. Ils s’arrêtent à la demande et leur prix est dérisoire.
Vingt minutes plus tard, nous atteignons CASTRIESla capitale. Contrairement à Roseau, c’est une vraie ville, avec même quelques feux tricolores !
Fondée au XVIIIe siècle par les Français qui lui donnèrent le nom du ministre de la Marine, Castries ne conserve que peu de vestiges de son passé colonial en raison des incendies qui la ravagèrent à de nombreuses reprises. Néanmoins, on peut admirer quelques jolies maisons de bois autour du Derek Walcott Square.



A quelques pas de là, la cathédrale de l’Immaculée Conception, de très grande taille et de style afro-antillais vaut également le détour. 


Toutefois, l’attraction principale de la ville demeure le marché de Jeremie Street, très animé (notamment le samedi matin), et les halles du Marché Couvert. On y trouve des étals colorés proposant de nombreux fruits exotiques, des produits de l’artisanat local et bien entendu, du rhum !



Après cette promenade à travers la ville, nous montons en taxi vers le morne Fortune, un quartier résidentiel très « victorien », jusqu’à la résidence de la gouverneure générale (qui représente la reine). 


De là haut, on domine toute la ville, la baie et le port avec les bateaux de croisière amarrés.


Nous sommes de retour à l’hôtel vers 16h. Nous en ressortons vers 18h pour nous rendre en minibus à Rodney Bay. C’est une station touristique construite autour d’une plage et d’une marina qui abrite des hôtels de grand luxe et de nombreux restaurants, boîtes de nuit, boutiques duty-free et supermarchés, pour le bonheur d’une clientèle internationale, principalement nord-américaine.
Même si le tourisme a joué un rôle moteur, les difficultés du marché de la banane affectent l’île. Si cacao, coco et banane fournissent encore un bon tiers du PNB, c’est désormais le tourisme à Sainte-Lucie qui assure les revenus les plus importants de l’île. Sainte-Lucie a suivi une orientation différente de la Dominique, tendant à viser plutôt une clientèle haut de gamme.
Nous mangeons dans un de ces restaurants, sur une terrasse. Pas désagréable, ma foi. Les serveuses essayent tant bien que mal de comprendre ce que nous leur demandons !
Vers 20h10, nous sommes de retour à l’hôtel.

Mardi 27 mars 2012

Au matin, nous retournons  à Castries. Ralentissements importants sur le trajet à l’entrée de la capitale ! On ne s’y attendait pas. En ville, nous passons à la banque nationale de Sainte-Lucie pour faire du change.
Sur Jeremie Street, un homme propose des noix de coco. A coups précis de machette, à la demande des passants, il les décapite d’abord pour que l’on puisse en boire l’eau ; ensuite il les fend pour en manger la chair. Délicieux et rafraîchissant !

On se fait accoster par un chauffeur de minibus qui nous propose de nous emmener à Soufrière, en tarif de taxi. On négocie le prix et l’on embarque, direction le sud. La route du littoral est longue et sinueuse, mais elle offre de superbes panoramas sur la mer des Caraïbes. On traverse des villages typiques aux cases bariolées ; on longe d’interminables champs de bananiers.
La circulation est beaucoup plus dense qu’en Dominique avec des routes à peine meilleures. Les distances sont encore indiquées en miles, mais de plus en plus, le système métrique prend le relais. Anse-la-Raye est un village aux jolies maisons de bois et aux bateaux de pêche multicolores. Après Canaries, le paysage, plus encaissé, devient captivant ; la forêt tropicale s’installe.
Sainte-Lucie est beaucoup moins sauvage que la Dominique : à peine 10% de sa surface sont couverts par la forêt tropicale. Et donc, faune et flore présentent moins de diversité. La flore doit surtout sa richesse à l’importation d’espèces tropicales variées. La faune s’est appauvrie et certaines espèces ont définitivement disparu. D’autres sont menacées comme les perroquets.
Au détour d’un virage, apparaissent les deux pitons, pains de sucre volcaniques en forme de triangle qui tombent à pic dans la mer. Ils sont le symbole de l’île (stylisés sur le drapeau national de Sainte-Lucie), masses jumelles de magma sorties de la mer après une fluctuation tectonique.
Arrivés à Soufrière, nous visitons le jardin botanique, dans une gorge de végétation naturelle remarquable. Des sentiers balisés nous font découvrir une végétation très riche (notamment balisier des Caraïbes,  heliconia rostré, etc.) Les oiseaux-mouches y puisent grâce à leur long bec le nectar nécessaire à leur survie.



Des bains de sources chaudes sont installés sur le parcours. On peut y admirer également une chute d’eau sulfureuse (Diamond Falls).


Nous retrouvons notre chauffeur qui nous attend et nous mène ensuite au parc naturel de Sulphur Springs. Là des sources sulfureuses s’échappent d’un cratère désolé. Bouillonnements, fumerolles et odeurs de soufre. Cela nous rappelle les « Craters of the moon » de la Nouvelle-Zélande.




Avant de quitter le site, nous achetons quelques objets d’artisanat local.
Notre chauffeur nous ramène en ville, et nous nous séparons. D'abord, trouver à manger, car il est déjà 13h. On découvre un sympathique restaurant sur le port de Soufrière. Vue sur les pitons.


En début d’après-midi, nous parcourons la ville. Rues animées, bordées de vieilles maisons créoles, pleines de vie derrière les façades souvent délabrées.

















On retourne au port, où un pêcheur dépieute ses poissons.



Soufrière a été la toute première ville de l’île. Elle en a été sa capitale, sous domination française, mais en raison du danger latent représenté par le volcan, elle a été délaissée pour Castries.
Maintenant on souhaite rentrer. Longue attente, à la station des minibus en compagnie du prêtre local, titulaire de l’église où nous n’avons pu pénétrer parce qu’elle était fermée. Il parle français, il a fait ses études en France. Tout le monde le connaît : on lui parle avec révérence. Il apostrophe les jeunes dans la rue ; il s’étonne de n’avoir pas vu à la messe telle ou telle paroissienne… La grande majorité des Saint-Luciens sont des catholiques romains, les autres sont protestants et anglicans.
Finalement, on finit par monter dans un minibus, aidés en cela par le prêtre qui fait le service d’ordre local…

Etape à Castries, et retour pour 18h à l’hôtel. On en ressort pour aller dîner dans un restaurant à Rodney Bay.

Mercredi 28 mars 2012

Nous allons passer la matinée à Castries.  Un chauffeur de minibus, voyant que nous parlons difficilement l’anglais et que nous sommes français, s’adresse à nous en créole. Oui, bon… il vaut mieux parler anglais !
Nous retournons à la banque pour rembourser une erreur en notre faveur lors du change d’hier. Soulagement de la guichetière qui s’était trompée (du double !). Je n’oublie pas non plus d’aller à la poste chercher des timbres pour Serge. Par la suite, nous achetons dans un magasin du tissu madras. Le madras est une étoffe de fibres de bananier, puis de coton et de soie, aux fils de couleurs vives formant des carreaux ou des rayures, souvent porté par les femmes créoles, à partir de la colonisation par les Européens.                   
Retour en minibus à Gros Islet. Après avoir arpenté les rues, nous déjeunons dans le même petit resto que lundi.
Et puis nous rentrons à l’hôtel, pour nous protéger de la chaleur. On se repose dans notre chambre et on lit. Le soir, nous mangeons à l’hôtel un repas que nous avions commandé ce matin. Etonnement de la patronne sur la raison de notre visite exclusive dans les îles anglophones. Nous lui expliquons que nous préférons visiter des pays certes plus pauvres mais qui se débrouillent par eux-mêmes au lieu d’être perpétuellement assistés. Alors, les langues se délient… On ressent une certaine fierté de la part de notre hôtesse, et peut-être aussi un peu de … jalousie, vis-à-vis des Martiniquais ?

Jeudi 29 mars 2012

Après le petit déjeuner à 7h, nous quittons Alizé Inn avec une voiture de l’agence venue nous chercher. Un couple de Martiniquais en vacances à l’hôtel en profite également. Comme à l’arrivée, le temps est à la pluie.
Toujours autant de zèle de la part des douaniers. Viviane parvient à dérider une dame qui fouille son sac à main en lui faisant remarquer qu’elle a de jolis ongles peints !

9h30 – 11h : trajet en mer par l’Express des Îles, de Castries à Fort-de-France, en Martinique.
Nous déposons nos bagages au Carib Hôtel, sur une rue tranquille, et nous promenons en ville.
Dans une situation géographique exceptionnelle au pied des pitons du Carbet et au creux d’une immense baie, Fort-de-France, préfecture départementale et régionale, est la ville la plus peuplée de Martinique qui regroupe un tiers de la population. Le poète Aimé Césaire, chantre de la négritude, en fut le maire de 1945 à 2001. Sous sa houlette, la ville a dû faire face à un exode rural massif.
Le centre-ville, parfaitement quadrillé, est très commerçant. 


En levant la tête, on admire la beauté de l’architecture, de belles maisons du début du XXe siècle bien restaurées et joliment repeintes, des premiers étages colorés et des vérandas en bois. Surtout, le Grand marché, construit sous une halle en fer, reste incontournable, malgré l’afflux de touristes. On peut y saisir toute l’activité colorée des marchés : couleurs, parfums, épices, rhums, fruits tropicaux, artisanat… « Nou kontan wè zot » proclame en créole une banderole de bienvenue.


Bien plus qu’à la Dominique et à Sainte-Lucie, la population est composée de nombreuses nuances et tonalités qui constituent une véritable mosaïque : noirs, mulâtres, békés, rastas et blancs forment une société hybride, composite. Sans parler des Français de métropole, les « métros »… A noter que le souvenir de la colonisation et de l’esclavage est toujours bien présent. Il est même entretenu, peut-être trop même…
Pour nos achats, on retrouve l’euro. En face de la place de la Savane, nous mangeons dans un restaurant qui sert de cantine à beaucoup de monde.
Pour nous protéger de la chaleur intense, nous rentrons à l’hôtel. De 14h45 à 17h : repos et sieste.
Nous sortons en ville quand la chaleur s’atténue. Nous visitons la bibliothèque Schoelcher : architecture néo-baroque du XIXe siècle avec une structure métallique de la fin du siècle dernier et un dôme de verre impressionnant. Elle renferme une collection de vieux ouvrages consacrés à l’histoire de l’île.


La place de la Savane est un parc de 5 ha abritant de nombreuses espèces tropicales. Une statue de l’impératrice Joséphine de Beauharnais a été décapitée en 1991 : un « attentat » auquel une coulée vermillon éclaboussant le col et la robe de l’impératrice conserve une actualité criante ! Jamais la décision n’a été prise d’une restauration… 


A l’opposé du parc, le fort Saint-Louis, construit sur un très classique plan Vauban, abrite actuellement l’état-major de la marine et ne se visite qu’à de très rares occasions.
Nous parcourons le front de mer, boulevard Alfassa, un espace très minéralisé, sans ombrage.
Dans une ville effervescente durant la journée, le brouhaha quotidien s’éteint quasiment à la tombée de la nuit. Nous buvons un punch du haut d’un petit balcon qui donne sur le front de mer au restaurant La Croisade et dînons ensuite sur place.

Vendredi 30 mars 2012

Matinée à Fort-de-France : nous prenons le petit déjeuner au restaurant situé en face de la place de la Savane où nous avions mangé hier ; ensuite nous flânons en ville…
On se rend au marché Lafcadio, marché coloré qui étale fruits, légumes et fleurs tous les matins de la semaine. 


On passe devant la cathédrale Saint-Louis à la structure métallique élancée. On retourne au Grand marché, on se balade sur le front de mer où se déroule une compétition de pétanque entre Martiniquais, Guadeloupéens et Guyanais. 


Des croisiéristes débarquent en file ininterrompue pour se diriger à la queue leu-leu pour quelques heures d’arrêt vers les commerces qui leur sont spécialement dédiés… 
Les remparts du fort Saint-Louis plongent dans l’eau calme.


Nous mangeons dans un petit resto, le Djole Dou. On y compose son menu à partir d’une fiche à remplir : plats simples, diététiques et savoureux. 
Par la suite, nous visitons le musée régional d’Histoire et d’ethnographie de la Martinique, didactique et vivant, qui retrace la vie quotidienne des Martiniquais.

Nous récupérons nos bagages à l’hôtel et prenons un taxi pour l’aéroport. On achète du rhum agricole de la Martinique : une bouteille de rhum blanc et une autre de vieux rhum. Nous y patientons jusqu’à l’heure du départ.
18h45 : vol pour la France…

Samedi 31 mars 2012

… 8h45 (heure française) : arrivée à Paris-Orly.
Pierre nous y accueille  et nous mène à la gare de Lyon où nous rejoindra Sylvie.
12h07 – 14h32 : TGV Paris – Valence.
Nos voisins Arlette et Jean-Michel nous y attendent et nous ramènent à Saint-Apollinaire.


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